Le Prophète Mohamed, un ardent défenseur d’Eve

Dr Nesrine Choucri Chaïmaa Abdel-Ilah Dimanche 03 Juin 2018-12:34:34 Dossier
Le Prophète Mohamed, un ardent défenseur d’Eve
Le Prophète Mohamed, un ardent défenseur d’Eve

 

Un exemple d’humanisme hors pair, c’est ainsi que l’on peut parler du Prophète Mohamed. Son cœur d’or, sa douceur et sa sagesse sont incomparables. A cette époque, une époque où l’on parle des droits de la femme et comment une femme est digne de respect, il suffit de faire un recul et de replonger dans le passé pour redécouvrir un homme qui a su respecter la femme, ses épouses, voire aussi le choix de ses filles. En ce mois béni de Ramadan, il est grand temps de redécouvrir l’univers du Prophète et la façon par laquelle il traitait ses épouses.

 

 

Au cours d'un jour de victoire, dans la caravane de retour victorieux à la tête d'une importante armée, il était resté l'homme affectueux et doux avec ses épouses, les Mères des Croyants! Ni le commandement de l'armée, ni la longueur du chemin, ni la victoire lors du combat ne lui faisaient oublier qu'il était en compagnie de femmes faibles qui ont besoin de tendres caresses et de confidences véridiques qui puissent alléger les peines de la route et dissiper la fatigue du voyage!
Al-Boukhari rapporte que lorsqu'il revint de l'expédition de Khaibar et épousa Safiya, fille de Huyay, il disposait pour elle un manteau derrière lui sur sa monture, s'asseyait auprès du chameau et plaçait son genou de telle sorte que Safiya pût y poser le pied et monter sur la bête.
C'était un spectacle émouvant prouvant l'humilité du Prophète. En vérité, bien qu'étant le commandant victorieux et le Prophète Envoyé, il enseignait à sa communauté qu'il ne diminuait pas sa dignité et son rang en portant assistance à sa famille et en étant humble vis-à-vis de ses épouses, en les aidant et en les rendant heureuses.

Dans un article publié par le Monde, le journaliste Leili Anvar, nous explique: «Plus tard, il aura d’autres épouses et même en campagne, dit-on, il ne se déplaçait pas sans au moins l’une d’entre elles. Il ne manquait d’ailleurs pas de leur demander conseil en matière stratégique, au risque de choquer ses compagnons d’armes. Les femmes de l’entourage du Prophète furent très actives sur tous les plans.»

Et d’ajouter: «En considérant le contexte, on peut qualifier de révolutionnaires les mesures prises en faveur des femmes par Mohamed. La première étant qu’il a donné aux femmes tout simplement un statut légal, c’est-à-dire des droits. Ce n’est pas un hasard si parmi les versets statuant sur des questions juridiques, ceux qui concernent les femmes sont les plus nombreux. Pris dans leur ensemble et évalués à l’aune de la situation des femmes à cette époque, il est clair qu’ils tendent à protéger les femmes et à leur donner une place à part entière au sein de la famille et de la société.»

Pourtant, les épouses du Messager de Dieu ne recevaient pas les mêmes avantages que les autres femmes; elles enviaient alors les beaux vêtements de ces dernières et, d'une façon générale, l'élévation de leur niveau social. Dieu les plaça devant le dilemme suivant: vivre dans l'opulence, et dans ce cas, elles devaient consentir à divorcer après avoir reçu tous les moyens matériels les autorisant à jouir des bienfaits de ce monde, ou bien, demeurer les épouses du Prophète mais accepter leurs conditions actuelles avec la certitude de bénéficier d'une belle récompense dans l'au-delà: «Ô Prophète! Dis à tes épouses: si vous désirez la vie de ce monde et son faste, venez: je vous procurerai quelques avantages puis je vous donnerai un généreux congé. Si vous recherchez Dieu, son Prophète et la demeure dernière, sachez que Dieu a préparé une récompense sans limites pour celles d'entre vous qui font le bien» (S. XXXIII, 28, 29). Toutes les épouses optèrent pour la seconde solution.

Les épouses du Prophète étaient tenues d'avoir une conduite exemplaire et de soigner leur langage afin d'éviter les mauvaises interprétations que les débauchés et les malintentionnés tireraient de leurs propos: «Ô vous, les femmes du Prophète! Vous n'êtes pas comparables à aucune autre femme si vous êtes pieuses, ne vous rabaissez pas dans vos propos afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. Usez d'un langage convenable» (S. XXXIII, 32).

Dieu leur ordonna d'être dignes et de s'abstenir de toute forme de coquetterie qui rappellerait les mœurs des femmes du paganisme. Il leur était recommandé l'obéissance à Dieu et à son Prophète, ce qui les aidera à s'éloigner de toute imperfection. Cette recommandation s'adressait également à toute la famille du Prophète: «Restez dans vos maisons, ne vous montrez pas dans vos atours comme le faisaient les femmes du temps de l'ancienne ignorance. Acquittez-vous de la prière; faites l'aumône, obéissez à Dieu et à son Prophète: Ô vous, les gens de la Maison! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement. Souvenez-vous des versets de Dieu et de la Sagesse qui vous ont été récités dans vos maisons. Dieu est, en vérité, subtil et bien informé» (S. XXXIII, 33, 34).

Dieu leur ordonna aussi la discrétion; elles ne devaient pas dévoiler les secrets révélés au Prophète comme ce fut le cas de l'une d'elles, Hafsa qui ébruita un fait qui n'aurait pas dû l'être: «Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses et qu'elle le communiqua à sa compagne, Dieu en informa le Prophète, celui-ci en dévoila une partie et garda l'autre cachée. Lorsqu'il l'eut avertie de son indiscrétion, elle dit: qui donc t'a mis au courant? Il répondit: Celui qui sait tout et qui est bien informé m'en a avisé» (S. LXVI, 3). En leur qualité d'épouses du Prophète, Dieu avait prévu pour elles une double peine pour toutes infractions aux préceptes de l'Islam, comparée la sanction réservée aux autres croyants pour la même faute. Inversement une double récompense leur avait été promise si elles se soumettaient fidèlement aux injonctions de Dieu et de son Prophète: «Ô vous, les femmes du Prophète! Celle d'entre vous qui se rendra coupable d'une turpitude manifeste, recevra deux fois le double du châtiment. Cela est facile pour Dieu. Et nous accorderons une double récompense à celle d'entre vous qui est dévouée envers Dieu et son Prophète, à celle qui fait le bien, et nous lui avons préparé une noble part» (S. XXXIII, 30, 31).

 

Mais qui sont donc les épouses du prophète qu’il couvait autant?

1) Khadîjah, fille de Khuwailid, mecquoise de la tribu Asad. Elle avait 40 ans lorsqu’elle épousa Mohamed (paix sur lui), alors âgé de 25 ans. Elle était veuve et mère de deux enfants.
Durant leurs 25 années d’union, jusqu’à la mort de Khadîjah, Mohamed (paix et bénédiction sur lui) resta monogame. Ils traversèrent des évènements extraordinaires et d’autres particulièrement douloureux. Ils eurent des fils, qui moururent en bas âge et quatre filles: Zaynab, Ruqaîyah, Umm Kulthûm et Fatima.
A cette époque où les arabes considéraient la naissance d’une fille comme un déshonneur, ce destin familial était douloureux. Mais, la tradition rapporte que Mohamed (paix sur lui) et son épouse ont entouré leurs filles d’un amour incommensurable et d’une attention constante, qu’ils exprimaient publiquement (nous le verrons plus loin).A quarante ans, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) reçoit la première révélation, il est troublé et ressent un doute profond, ne sachant plus qui il est, ni ce qui lui arrive. C’est alors vers son épouse, Khadîja, qu’il se rend.
Celle-ci l’enveloppe de son amour, le réconforte, lui rappelle ses qualités et
lui redonne confiance en lui.

2) Sawdah, fille de Zam’ah, était veuve et ne se distinguait ni par sa jeunesse ni par sa beauté. Mais, depuis qu’elle avait embrassé l’Islam, sa foi était ferme, elle était forte et patiente.
Sawdah avait 50 ans lorsque le Prophète (paix sur lui) lui proposa le mariage, lui témoignant ainsi de son estime. Ils se marièrent vers l’an 3 avant l’Hégire. Elle était honorée par ce privilège et s’occupait des enfants du Prophète comme s’ils étaient les siens.


mecquoise de la tribu Taïm. Le Prophète (paix sur lui) avait besoin d’une femme intelligente et enthousiaste pour interpréter et enseigner les Lois de l’Islam auprès de la communauté. A ce sujet, elle avait impressionné le Prophète (paix sur lui). En effet, malgré son bas âge, elle avait toujours eu une soif de science.
Ibn Abou Houryra rapporte: «Aïcha, épouse du Prophète, n'entendait jamais une chose qu'elle ne comprenait pas, sans revenir à la charge auprès de lui, jusqu'à ce qu'elle l'eût bien saisie». [Rapporté par Bukhârî]
Lorsque le Prophète (paix et bénédiction sur lui) parlait aux gens dans la mosquée, elle se tenait près de la porte de son appartement pour écouter et profiter des différents enseignements.

Par ailleurs, elle était la fille du plus grand ami du Prophète (paix et bénédiction sur lui). La société arabe attachait une grande importance à la généalogie et le mariage contribuait beaucoup à raffermir la solidarité entre deux familles ou deux tribus. Ainsi, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) a fait honneur à son plus proche compagnon, en renforçant leur lien grâce à cette belle-alliance. Aïcha deviendra une des plus grandes juristes de l’Islam et était particulièrement douée pour les lettres. Elle fut, durant neuf ans, la personne la plus intime du Prophète et nous a rapporté un grand nombre de traditions prophétiques (les hadiths): environ 2200! Elle était également une infirmière courageuse durant les expéditions militaires, elle se chargeait également de rassasier les combattants.

4) Hafsah, fille de ‘Umar, mecquoise de la tribu ‘Adî. Elle fût veuve à l’âge de 22 ans, son mari mourut à la bataille d’Uhud en l’an 3 H. Son père, le futur calife, proposa la main de sa fille à chacun de ses deux amis, Abou Bakr et ‘Uthman,ceux-ci refusèrent. Attristé, il alla se plaindre auprès du Prophète (paix et bénédiction sur lui), ce dernier le consola et demanda la main de Hafsah, ainsi il honora et distingua ‘Umar. Elle était issue d’une famille d’intellectuels et était parmi les rares femmes de son époque, qui savait lire et écrire. Elle a également conservé un grand nombre de traditions (ahâdith) sur ce que le Prophète avait dit ou fait.


5) Zainab, fille de Khuzaimah, Najdite domiciliée à la Mecque. Même avant l’Islam, elle était surnommée Umm Al-Masâkin (mère des pauvres), en raison de sa charité. Elle mourut trois mois après son mariage avec le Prophète(paix et bénédiction sur lui).

7) Zainab, fille de Jahch. Le Prophète recommanda à Zainab d’épouser Zaid ibn Hârithah, esclave affranchi qu’il traitait exactement comme son fils. Ne pouvant divulguer son secret, elle accepta. Mais, le couple n’était pas heureux : tous deux étaient nerveux et échangeaient des propos amers. Malgré les interventions du Prophète(paix sur lui) tentant de les réconcilier, ils finirent par divorcer.

Quelques mois plus tard, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) reçut, à travers la révélation, l’ordre de Dieu (Exalté) d’épouser Zainab.Lorsque Zainab reçut la bonne nouvelle que le Prophète (paix sur lui) voulait enfin l’épouser, elle se leva pour célébrer un office de prière en remerciement à Dieu(Exalté).
Elle était artisane et très charitable, elle tannait des peaux et fabriquait des objets de cuir. Elle distribuait le bénéfice de son travail aux pauvres.
Elle mourut en l’an 20 H, la première à disparaître parmi les veuves du Prophète(paix et bénédiction sur lui).

8) Juwairîyah, fille d’Al-Hârith, de la tribu des Banu’l- Mustaliq.Juwairîyah était réputée pour sa piété, sa prière et ses jeûnes. Nous lui devons également quelques traditions sur la vie de Mohamed (paix et bénédiction sur lui)

Elle mourut en l’an 57 H.

9) Maria la Copte : Elle était offerte au prophète de la part du roi d'Egypte. Le prophète l'a épousée et elle lui donné leur fils Ibrahim, mort en bas âge.

, qui était le chef de la tribu de Quraysh et le commandant de l’armée qurayshite à la bataille de Uhud contre le Prophète (paix et bénédiction sur lui), et à la bataille des coalisés. Umm Habibah s’était convertie à l’Islam très tôt et avait émigré en Abyssinie avec son époux, en raison de la tension subie par son père. Ce dernier est devenu alcoolique et a apostasié, il mourut peu de temps après.
Malgré la pression de son mari, elle s’est accrochée fermement à l’Islam.

Lorsque cette nouvelle vint au Prophète (paix et bénédiction sur lui), il voulut la consoler de ce malheur.Il envoya un message au Négus, dans lequel il le chargeait de contracter leur mariage (si Umm Habibah était d’accord) et ce, malgré l’absence du Prophète (paix et bénédiction sur lui) et la distance qui les séparaient. Elle accepta et reçut une dot de quatre mille dirhams.
Lorsque AbouSufyân (père de UmmHabibah) apprit cette nouvelle, il en était fier et par la suite, il s’adoucit vis-à-vis du Prophète (paix et bénédiction sur lui).

12) Maimûnah, fille d’Al-Hârith«Qu’est-ce que cela te fait si tu nous laisses davantage ici? Je me suis marié; je vais donner une grande fête et je vous invite tous au repas de noces».Ils rejetèrent sa proposition.
LeProphète a contracté12 mariages, etquelques épouses moururent comme Khadîjah et Zainab. Dès lors, il n’avait jamais plus de neuf épouses à la fois.

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